Resvératrol, la Molécule Bienfaisante
Resvératrol, la Molécule Bienfaisante
Le resvératrol, un atout de plus pour le bourgogne. Dernièrement, au CITVB, Roger Bessis, professeur à l'institut de la vigne et du vin et Denis Blache, directeur de recherche a l'INSERM, sont venus à la rencontre des viticulteurs pour leur parler du resvératrol. Le resvératrol est une molécule produite par la vigne et en particulier le pinot noir lorsque celle-ci a besoin de se défendre contre les attaques de la pourriture grise (botrytis). L'intérêt de ce processus naturel est d'autant plus grand que des recherches ont démontré les bienfaits du resvératrol sur la santé humaine, notamment dans la lutte contre les maladies cardio-vasculaires. La production d'une protection naturelle. Roger Bessis a commencé son exposé en expliquant que la recherche, dans de nombreux domaines, s'oriente vers les défenses naturelles. L'ère de l'emploi intensif de pesticide semble révolue d'autant plus que certains marchés, comme les USA, n'acceptent pas la moindre particule résiduelle de pesticide dans le vin. "En tant que service public, l'institut de la vigne et du vin a fait le choix philosophique de travailler dans ce sens. En 1988, nous avions eu l'idée d'aller voir s'il y avait quelque chose à faire pour aider la vigne en stimulant ses défenses naturelles. Nous avons fait de nombreuses observations sur le terrain pour découvrir, par exemple, que cette molécule apparaissait massivement et rapidement après les attaques de botrytis. Vingt-quatre heures après l'émission des messages de l'attaque, on trouve dans les cellules du raisin 200 mg par kilo de ce polyphénol stilbénique, le resvératrol, explique le professeur. "Nous avons également synthétisé la molécule en laboratoire pour pouvoir la reproduire et l'étudier. Nous étions les seuls au monde à l'avoir, c'est pourquoi nous avons encore une longueur d'avance sur cette recherche. Aujourd'hui, à travers le monde, les travaux sur le resvératrol explosent et des centaines de publications scientifiques ont vu le jour. La molécule est même maintenant dans le commerce poursuit Roger Bessis. "Jusque là, nous avions fait oeuvre de biologistes fondamentalistes, il n'était question ni du Pinot noir, ni de terroir." Le resvératrol dépendant du terroir: Notre retour vers les applications a amené deux constatations scientifiques : Tous les cépages produisent du resvératrol mais en quantité variable. Le pinot noir est celui qui en produit le plus, mais on peut citer aussi le cabernet sauvignon et le mouvèdre. Nous avons observé que l'apparition de cette molécule fongicide naturelle, le resvératrol, était dépendante du terroir, puisqu'elle a besoin de conditions particulières et précises pour être fabriquée par la vigne. Le terroir bourguignon est naturellement propice à sa production à cause des (ou grâce aux) conditions météo de la période précédant les vendanges et à sa situation septentrionale. "Nous nous sommes également rendu compte que le resvératrol est présent seulement dans la peau du raisin, ce qui explique que c'est lors de la macération qu'il passe dans le vin et qu'il soit quasiment absent dans les blancs " met en exergue Roger Bessis avant de laisser la parole à Denis Blache au sujet de l'autre intérêt majeur du resvératrol, "son effet remarquable sur la santé humaine."Denis Blache et Roger Bessis au CITVB.
Le resvératrol et la santé humaine: Ces dernières années, de nombreuses études sérieuses ont porté sur la consommation d'alcool et surtout son excès. Toutes ont démontré que si l'abus d'alcool augmente sensiblement les risques par rapport à des sujets totalement abstinents, une consommation modérée entraîne, par rapport à ces derniers, une diminution sensible de la mortalité aussi bien par cancers que par maladies cardiovasculaires. Il a été démontré aussi que pour une quantité d'alcool similaire absorbée sur une semaine, une consommation étalée a un effet protecteur alors qu'une consommation sur un jour ou deux, comme dans les pays nordiques, n'apporte pas de protection. En plus des habitudes culturelles, la nature des boissons joue un rôle important. Le vin consommé régulièrement pourrait expliquer pourquoi en France, malgré une concentration en cholestérol sanguin comparable à celui d'autres pays, l'espérance de vie est supérieure et le nombre de décès par maladies coronariennes, inférieur. En approfondissant ses études, il a bien fallu constater que les propriétés bénéfiques du resvératrol étaient mises en évidence. D'autres études en cours, en France et à l'étranger, tentent de démontrer que le resvératrol est également un élément protecteur vis-à-vis des cancers. Question de viticulteur: A l'issue des exposés, les viticulteurs ont pu poser des questions. La première porta sur les risques pour la Bourgogne de voir le resvératrol utilisé librement puisque qu'il est accessible dans le commerce. Le professeur Bessis a répondu qu'il s'agissait de molécule de synthèse et que les consommateurs exigent des produits naturels. Dans ce domaine, les vins de Bourgogne sont de loin ceux dont la teneur en resvératrol est la plus grande. Le bourgogne bon pour la santé, est ce encore à démontrer ?
Olivier SOUVERBIE Article apparu dans le Bien Public
Le resvératrol, un atout de plus pour le bourgogne. Dernièrement, au CITVB, Roger Bessis, professeur à l'institut de la vigne et du vin et Denis Blache, directeur de recherche a l'INSERM, sont venus à la rencontre des viticulteurs pour leur parler du resvératrol. Le resvératrol est une molécule produite par la vigne et en particulier le pinot noir lorsque celle-ci a besoin de se défendre contre les attaques de la pourriture grise (botrytis). L'intérêt de ce processus naturel est d'autant plus grand que des recherches ont démontré les bienfaits du resvératrol sur la santé humaine, notamment dans la lutte contre les maladies cardio-vasculaires. La production d'une protection naturelle. Roger Bessis a commencé son exposé en expliquant que la recherche, dans de nombreux domaines, s'oriente vers les défenses naturelles. L'ère de l'emploi intensif de pesticide semble révolue d'autant plus que certains marchés, comme les USA, n'acceptent pas la moindre particule résiduelle de pesticide dans le vin. "En tant que service public, l'institut de la vigne et du vin a fait le choix philosophique de travailler dans ce sens. En 1988, nous avions eu l'idée d'aller voir s'il y avait quelque chose à faire pour aider la vigne en stimulant ses défenses naturelles. Nous avons fait de nombreuses observations sur le terrain pour découvrir, par exemple, que cette molécule apparaissait massivement et rapidement après les attaques de botrytis. Vingt-quatre heures après l'émission des messages de l'attaque, on trouve dans les cellules du raisin 200 mg par kilo de ce polyphénol stilbénique, le resvératrol, explique le professeur. "Nous avons également synthétisé la molécule en laboratoire pour pouvoir la reproduire et l'étudier. Nous étions les seuls au monde à l'avoir, c'est pourquoi nous avons encore une longueur d'avance sur cette recherche. Aujourd'hui, à travers le monde, les travaux sur le resvératrol explosent et des centaines de publications scientifiques ont vu le jour. La molécule est même maintenant dans le commerce poursuit Roger Bessis. "Jusque là, nous avions fait oeuvre de biologistes fondamentalistes, il n'était question ni du Pinot noir, ni de terroir." Le resvératrol dépendant du terroir: Notre retour vers les applications a amené deux constatations scientifiques : Tous les cépages produisent du resvératrol mais en quantité variable. Le pinot noir est celui qui en produit le plus, mais on peut citer aussi le cabernet sauvignon et le mouvèdre. Nous avons observé que l'apparition de cette molécule fongicide naturelle, le resvératrol, était dépendante du terroir, puisqu'elle a besoin de conditions particulières et précises pour être fabriquée par la vigne. Le terroir bourguignon est naturellement propice à sa production à cause des (ou grâce aux) conditions météo de la période précédant les vendanges et à sa situation septentrionale. "Nous nous sommes également rendu compte que le resvératrol est présent seulement dans la peau du raisin, ce qui explique que c'est lors de la macération qu'il passe dans le vin et qu'il soit quasiment absent dans les blancs " met en exergue Roger Bessis avant de laisser la parole à Denis Blache au sujet de l'autre intérêt majeur du resvératrol, "son effet remarquable sur la santé humaine."Denis Blache et Roger Bessis au CITVB.
Le resvératrol et la santé humaine: Ces dernières années, de nombreuses études sérieuses ont porté sur la consommation d'alcool et surtout son excès. Toutes ont démontré que si l'abus d'alcool augmente sensiblement les risques par rapport à des sujets totalement abstinents, une consommation modérée entraîne, par rapport à ces derniers, une diminution sensible de la mortalité aussi bien par cancers que par maladies cardiovasculaires. Il a été démontré aussi que pour une quantité d'alcool similaire absorbée sur une semaine, une consommation étalée a un effet protecteur alors qu'une consommation sur un jour ou deux, comme dans les pays nordiques, n'apporte pas de protection. En plus des habitudes culturelles, la nature des boissons joue un rôle important. Le vin consommé régulièrement pourrait expliquer pourquoi en France, malgré une concentration en cholestérol sanguin comparable à celui d'autres pays, l'espérance de vie est supérieure et le nombre de décès par maladies coronariennes, inférieur. En approfondissant ses études, il a bien fallu constater que les propriétés bénéfiques du resvératrol étaient mises en évidence. D'autres études en cours, en France et à l'étranger, tentent de démontrer que le resvératrol est également un élément protecteur vis-à-vis des cancers. Question de viticulteur: A l'issue des exposés, les viticulteurs ont pu poser des questions. La première porta sur les risques pour la Bourgogne de voir le resvératrol utilisé librement puisque qu'il est accessible dans le commerce. Le professeur Bessis a répondu qu'il s'agissait de molécule de synthèse et que les consommateurs exigent des produits naturels. Dans ce domaine, les vins de Bourgogne sont de loin ceux dont la teneur en resvératrol est la plus grande. Le bourgogne bon pour la santé, est ce encore à démontrer ?
Olivier SOUVERBIE Article apparu dans le Bien Public